Ce jeudi 17 octobre 2024, à l’occasion de la commémoration du 218e anniversaire de l’assassinat de Jean-Jacques Dessalines, le président du Conseil Présidentiel de Transition, accompagné de ses conseillers, s’est rendu au Musée du Panthéon National pour rendre hommage au père fondateur de la nation haïtienne.

La cérémonie, qui devait se dérouler dans le calme, a été brusquement interrompue par des tirs d’armes automatiques, créant un climat de panique. Depuis la matinée, des détonations avaient déjà été entendues dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment près du Champ-de-Mars, lieu où se déroulait l’événement. La présence des autorités n’a pas suffi à rassurer les participants.

Ce qui devait être un moment de recueillement a viré au chaos lorsque des tirs provenant du centre-ville de Port-au-Prince ont forcé l’arrêt brutal de la cérémonie. Pour protéger les participants, l’événement a été suspendu et les autorités ont quitté les lieux en urgence. Cette perturbation souligne l’incapacité des forces de sécurité à garantir l’ordre dans une capitale en proie à une insécurité croissante.

Dans les zones de Malgloire Ambroise, Bas-Delmas, Delmas 24, Tabarre, et Croix-des-Bouquets, des groupes armés ont multiplié leurs actions violentes, provoquant un climat d’insécurité généralisée. Cette montée de la violence illustre une nouvelle fois de plus que la sécurité en Haïti reste un défis majeur.

Il faut noter que depuis 2018, les autorités haïtiennes ont cessé de se rendre à Pont-Rouge, lieu où repose Dessalines, par crainte des gangs qui contrôlent la zone. Marchand-Dessalines, autrefois site de commémoration, est également évité, signe de l’emprise grandissante des groupes criminels.

Cette interruption, en plein cœur d’une cérémonie nationale, renforce l’idée que la crise sécuritaire continue de s’aggraver. Le contrôle de Port-au-Prince échappe progressivement aux autorités, laissant la population en quête de mesures concrètes pour rétablir la paix et la sécurité.

Jassaï MERZY