
Une manifestation citoyenne contre l’insécurité, prévue hier mercredi à Canapé-Vert, a été annulée in extremis alors que des milliers de participants s’apprêtaient à défiler. Les organisateurs dénoncent une tentative de répression violente, qu’ils imputent à des responsables politiques et à certains membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
UN MASSACRE PLANIFIÉ
Samuel, responsable de la Brigade de vigilance de Canapé-Vert, affirme que plus de 300 individus armés auraient été mobilisés pour infiltrer la marche et s’attaquer aux manifestants. Depuis une plateforme d’observation, il a lancé un avertissement sans équivoque : « Nou pap resevwa okenn manm CPT ni okenn politisyen korompi sou beton Canapé-Vert la ! ».
Il accuse ouvertement certains dirigeants d’être de connivence avec les gangs armés, et met en garde contre toute tentative de provocation ou de répression sanglante.
RÉPRESSION À PÉTION-VILLE
Par ailleurs, Samuel a dénoncé la répression brutale d’autres rassemblements à Pétion-Ville, où les forces de l’ordre auraient eu recours à des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants pacifiques. Ces interventions musclées attisent la colère d’une population déjà éprouvée par l’insécurité croissante et une crise politique persistante.
UN APPEL À L’ÉTAT
Le chef de brigade interpelle les autorités, exigeant qu’elles « assument leurs responsabilités » au lieu de s’attaquer à une population qui ne fait que réclamer son droit fondamental à la sécurité. « Le peuple ne peut plus être la cible de la violence alors qu’il exerce son droit légitime à protester », insiste-t-il.
Dans un climat de tensions grandissantes, l’annulation de cette marche pose de sérieuses questions sur la liberté de manifester en Haïti et sur les méthodes employées pour étouffer les voix dissidentes. La population, elle, reste en état d’alerte, craignant de nouvelles flambées de violence.
Fritz Gerald Hussein VALME