Joseph Domingue Orgellla, coordonnateur national du Conseil National de la Société Civile Haïtienne (CNSCA), lance un cri d’alarme :
« Nous avons pris le chemin de l’autodestruction. »

Port-au-Prince, 7 juillet 2025 – Quatre ans jour pour jour après l’assassinat du président Jovenel Moïse, survenu dans la nuit du 6 au 7 juillet 2021, le constat reste accablant. Dans un message diffusé sur la Radio Télévision FADHRIS, Joseph Domingue Orgellla, coordonnateur du CNSCA, dresse un tableau sombre d’une nation en pleine décomposition sociale, institutionnelle et morale, où la vie humaine semble de plus en plus banalisée.
« Le 7 juillet, Haïti s’est réveillée avec un président baignant dans son propre sang. Aujourd’hui, le peuple ne reconnaît plus son pays », déplore-t-il, en soulignant la dégradation continue de l’État.

UNE CAPITALE INVIVABLE, DES ZONES ABANDONNÉES

La zone métropolitaine de Port-au-Prince est aujourd’hui qualifiée d’« invivable », tandis que de nombreuses localités comme Gros-Morne, Ganthier, Delmas 30 ou Carrefour-Feuilles échappent désormais à tout contrôle institutionnel.
Selon le coordonnateur du CNSCA, l’État s’effondre sous nos yeux, incapable de garantir protection, ordre et justice.

UN PAYS AU BORD DU GOUFFRE

Pour Joseph Domingue Orgellla, Haïti est engagée dans une dynamique d’autodestruction collective :
« Nous avons pris un chemin où les uns dévorent les autres. La terre peut bien continuer d’exister, mais nous, nous risquons de disparaître », prévient-il, dénonçant l’irresponsabilité des élites et la perte des repères fondamentaux.
« Nous ne vivons plus comme des êtres humains », ajoute-t-il, en lançant un appel à une prise de conscience nationale. Sans cette prise de responsabilité collective, dit-il, la nation court à sa perte.

JUSTICE EN ATTENTE, VÉRITÉ OUBLIÉE

Quatre ans après l’assassinat du président, l’enquête judiciaire reste au point mort, nourrissant incompréhension, colère et frustration au sein de la population.
« Nous ne savons toujours pas qui a tué le président », s’insurge le coordonnateur du CNSCA, réclamant une enquête indépendante, crédible et transparente, conduite par la justice haïtienne avec rigueur et courage.
« Il est temps que des actions concrètes soient prises. Toute la vérité doit éclater, qu’elle touche les auteurs directs et indirects ou les commanditaires », insiste-t-il.

UN APPEL À L’UNITÉ ET À LA RESPONSABILITÉ

Le CNSCA exprime sa solidarité avec le peuple haïtien et appelle les autorités judiciaires à sortir de leur silence et à agir.
« Le peuple a besoin de retrouver confiance dans ses institutions. Sans justice, il n’y aura jamais de paix durable. »

Alors qu’Haïti s’enfonce chaque jour un peu plus dans le chaos, ce message du CNSCA résonne comme un ultime appel à l’unité nationale, à la vérité et à la responsabilité.
Quatre ans après un crime politique majeur qui a secoué la nation, la quête de justice reste entière — et plus que jamais urgente.

Fritz Gerald Hussein VALME