Un vote de défiance massif scelle le sort du Premier ministre et ouvre une crise institutionnelle majeure
PARIS – Dans un vote sans appel, l’Assemblée nationale a renversé, ce lundi 8 septembre 2025, le gouvernement de François Bayrou, provoquant une onde de choc politique qui fragilise directement la présidence d’Emmanuel Macron. Par 364 voix contre 194, les députés ont rejeté la déclaration de politique générale du Premier ministre, faisant de lui le premier chef de gouvernement de la Ve République à être renversé sur un vote de confiance sollicité.
💥 UN REJET TRANSVERSAL ET MASSIF
Le scrutin révèle une opposition plurielle et déterminée :
Tous les groupes de gauche (71 « insoumis », 66 socialistes, 38 écologistes, 17 élus du groupe Gauche démocrate et républicaine) ont voté contre.
L’extrême droite dans son intégralité (123 élus du Rassemblement national et 15 de l’Union des droites pour la République) s’est également opposée.
Seuls les groupes MoDem (36 députés), Horizons (34) et une majorité du groupe Ensemble pour la République (90) ont soutenu Bayrou.
Les Républicains, pourtant partenaires de la majorité, sont apparus divisés : 27 ont voté pour, 13 contre et 9 se sont abstenus, malgré la « liberté de vote » accordée par leur président Laurent Wauquiez.
🗳️ UNE OPINION PUBLIQUE EN DÉFIANCE
Selon un sondage Harris Interactive pour Challenges (4-5 septembre, 2 307 personnes), près d’un Français sur deux (49 %) souhaite qu’Emmanuel Macron quitte l’Élysée. Seuls 36 % privilégient la nomination d’un nouveau Premier ministre – déjà inévitable – et 15 % optent pour une dissolution de l’Assemblée.
Un autre sondage Odoxa-Backbone pour Le Figaro confirme ce climat : 64 % des Français préféreraient une présidentielle anticipée à un nouveau remaniement.
🔮 LES SCÉNARIOS DE L’APRÈS-BAYROU
Plusieurs options sont désormais sur la table :
Nommer un nouveau Premier ministre : L’Élysée a promis une décision « dans les tout prochains jours ». Circulent les noms de Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin, Catherine Vautrin ou Xavier Bertrand.
Une alliance avec le Parti socialiste : certains socialistes tendent la main, mais les Républicains y opposent un veto catégorique.
Un gouvernement technique : l’hypothèse d’un exécutif d’experts revient, avec les noms de Pierre Moscovici ou Éric Lombard.
La dissolution de l’Assemblée : souhaitée par LFI et le RN, mais écartée par Emmanuel Macron en août.
🌍 UNE INQUIÉTUDE QUI DÉPASSE LES FRONTIÈRES
La crise française inquiète ses partenaires. Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a averti : « Une instabilité en France risque de provoquer des dégâts sur notre économie ».
⏭️ PROCHAINES ÉTAPES
François Bayrou remettra sa démission le mardi 9 septembre au matin. Emmanuel Macron devra alors désigner un successeur avant la présentation du projet de budget 2026, fixée au 6 octobre.
Avec des mobilisations sociales prévues dès le 10 septembre (« Bloquons tout ») et une journée syndicale le 18, le futur gouvernement devra agir dans un espace politique extrêmement réduit.
Cette crise institutionnelle inédite sous la Ve République met à l’épreuve la solidité des institutions françaises et pourrait rebattre durablement les cartes du rapport de force entre exécutif et législatif.
Fritz Gerald Hussein VALME



