L’Empereur Jean-Jacques Dessalines, trahi et assassiné, demeure une ombre portée sur les divisions et l’instabilité chronique du pays.
Port-au-Prince, 17 octobre 2025 – La nation haïtienne a commémoré, ce vendredi 17 octobre, le 219ᵉ anniversaire de la mort de l’Empereur Jean-Jacques Dessalines, Père de l’Indépendance. Une date hautement symbolique qui, au-delà du simple hommage, a été décrite comme un jour de « malédiction et de tristesse » par une voix éminente de la société civile.
Dans une interview accordée à la Radio Télévision FADHRIS, Mr. Joseph Domingue Orgella, coordonnateur du Conseil National de la Société Civile AYITIENNE (CNSCA), a livré une analyse poignante et sans concession de la portée de cette journée nationale. Pour lui, le 17 octobre n’est pas seulement un moment de recueillement, mais le rappel douloureux d’un acte de trahison ayant frappé les racines mêmes de la nation.
LA MORT DU PÈRE FONDATEUR, SOURCE DE TOUS LES MAUX
Mr. Orgella n’a pas mâché ses mots pour qualifier l’assassinat de Dessalines en 1806.
« Sa mort représente l’une des plus grandes tragédies de notre histoire », a-t-il déclaré. Elle marque le point de départ de toutes les divisions, des trahisons et des instabilités politiques qui nous affligent encore aujourd’hui. » Selon lui, cette fracture originelle n’a jamais été surmontée, et son spectre continue de hanter la vie politique et morale du pays.
« NOUS FESTOYONS SUR LE CADAVRE DU PÈRE DE LA NATION »
Interrogé sur l’attitude d’une partie de la jeunesse qui préfère la fête à la réflexion en ce jour de mémoire, le coordonnateur du CNSCA a réagi avec gravité :
« Ce phénomène ne date pas d’aujourd’hui. Voilà 219 ans que nous festoyons sur le cadavre du Père de la Nation. »
Il a ensuite rappelé un passé plus récent, tout aussi troublant :
« Il y a plus de 40 ans, on ne pouvait même pas prononcer le nom de l’Empereur. »
Pour Mr. Orgella, la boucle est tragiquement bouclée entre le premier assassinat politique de la nation et le plus récent :
« Le premier assassinat politique dans le pays, c’est celui de Dessalines. Le plus récent, c’est celui de Jovenel Moïse. Ces choses doivent cesser si nous voulons développer le pays. »
Face à ce cycle de violence, il a souligné l’urgence de former les jeunes générations, de leur transmettre la véritable histoire et l’esprit des fondateurs.
UN APPEL SOLENNEL À RETROUVER L’ESPRIT DE DESSALINES
En conclusion, Joseph Domingue Orgella a lancé un appel vibrant à tous les fils et filles d’Haïti :
« Il nous faut revenir à l’esprit de Dessalines — l’unité, le respect et l’amour de la patrie. C’est la seule voie pour qu’Haïti puisse se redresser et retrouver le chemin de la liberté et de la dignité. »
Un message fort et lucide, dans un pays toujours en quête de réconciliation avec son histoire et de rédemption face à ses divisions séculaires.
Fritz Gerald Hussein VALME



