La JERH signe un événement historique et culturel, marqué par la reconnaissance officielle du 14 août comme jour férié.
Pétion-Ville, 14 août 2025 – Ce jeudi, la Jeunesse Engagée pour la Renaissance d’Haïti (JERH) a marqué d’une pierre blanche le 234ᵉ anniversaire de la Cérémonie du Bois Caïman, en organisant un festival mémorable dans les hauteurs de Pétion-Ville. Placé sous le thème « Memwa, Leson, Aksyon », l’événement a conjugué réflexion historique, expression artistique et engagement citoyen, dans une atmosphère à la fois solennelle et festive.
Thédisson Germain, coordonnateur adjoint, est revenu sur la genèse de la JERH, fondée le 18 mai 2024 par un groupe de jeunes engagés. Parmi leurs projets phares figurent la rédaction du « Livre de la Jeunesse » (structuré autour de quatre axes : éducation, économie, santé-environnement, diplomatie-culture) et l’initiative « Kafou Listwa », qui vise à réhabiliter les dates historiques souvent éclipsées par l’actualité politique.
« Nous voulons changer le narratif. Ces dates doivent être des moments de réflexion collective, et non de simples occasions de contestation violente », a-t-il déclaré, saluant une victoire symbolique : la reconnaissance officielle du 14 août comme jour férié, revendication longtemps portée par la JERH.
UNE CONFÉRENCE POUR ÉVEILLER LES CONSCIENCES
La journée s’est ouverte par une conférence-débat réunissant des figures du monde académique, culturel et citoyen.
Mme Stéphanie Sophie Louis, coordonnatrice de la JERH, a planté le décor en rappelant la mission de l’organisation.
MÉMOIRE, LEÇON ET ACTION : UN APPEL À L’UNITÉ
Tout au long des interventions, un message central s’est imposé : l’unité et le leadership collectif.
Mme Ginette Chérubin a exhorté à tirer les leçons du passé : « Bois Caïman n’est pas qu’un souvenir, c’est un appel à l’action. Nous devons nous unir au-delà des clivages sociaux ». Elle a rejeté la figure du « sauveur unique » au profit d’un leadership collectif.
Richecarde Célestin a établi un parallèle entre 1791 et 2025 : « Hier, les esclaves se révoltaient ; aujourd’hui, ce sont les jeunes, majoritaires mais marginalisés ». Il a dénoncé une « intégration dans l’exclusion » et plaidé pour une reconquête de la souveraineté national.
Modératrice de la rencontre, Stéphanie Sophie Louis a insisté sur l’importance des organisations, de la patience et de la décolonisation mentale : « 1804 n’a pas été un accident, mais l’aboutissement de 13 ans de lutte. Nous devons nous réapproprier notre histoire dans toutes ses dimensions ».
UN PACTE SYMBOLIQUE ET UNE CÉLÉBRATION VIBRANTE
En clôture de la conférence, un « Pacte Bois Caïman » a été signé, engageant les participants à perpétuer l’esprit de résistance et de solidarité.
Le festival a ensuite pris des allures de fête populaire : live painting, body painting et concerts enflammés de Pawòl Tanbou, Joel Akoustik, Manito nation, Nickid, Vamix, ainsi que plusieurs autres artistes, ont transporté le public dans une célébration haute en couleurs.
Dans une interview exclusive, Stéphanie Sophie Louis a exprimé sa fierté : « Ce jour férié n’est pas notre victoire, mais celle de tout un peuple. Ce festival prouve que la jeunesse haïtienne est prête à écrire un nouveau chapitre de son histoire. »
UN HÉRITAGE VIVANT, UNE JEUNESSE EN MARCHE
La soirée s’est achevée sur une note d’espérance : un hommage vibrant au passé et un tremplin vers l’avenir. La JERH promet déjà d’autres initiatives pour mobiliser la jeunesse autour des grands enjeux nationaux.
Fritz Gerald Hussein VALME



