Une campagne de 16 jours d’activisme pour briser les chaînes de la cyber-violence, financée par l’Union Européenne.
Port-au-Prince, 25 novembre 2025 – À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l’association FADHRIS a lancé, ce mardi, une campagne de 16 jours d’activisme au sein du camp des déplacés Jean-Marie César sur la route de frère. Placée sous le thème « Tous unis pour mettre fin à la violence numérique contre les femmes et les filles », l’initiative, qui se poursuivra jusqu’au 10 décembre, témoigne d’un engagement fort contre une forme de violence moderne et insidieuse.

C’est entourée d’une foule attentive de femmes et de filles, premières concernées par ces violences, que FADHRIS a donné le coup d’envoi de cette mobilisation. Un message clair adressé à la communauté : la lutte pour la dignité des femmes ne connaît pas de frontières, même dans les sites d’hébergement les plus précaires.
UNE RÉPONSE CONCRÈTE SUR LE TERRAIN
Cette action s’inscrit dans le cadre du projet « Réponse d’urgence multisectorielle intégrée pour les communautés vulnérables de Port-au-Prince », porté par FADHRIS avec le soutien financier de l’Union Européenne, via l’ONG AVSI. Le programme a allié fond et forme pour marquer les esprits :
- Une conférence de sensibilisation a dressé un état des lieux alarmant de la violence numérique.
- Un éclairage juridique a permis d’outiller l’auditoire sur les recours possibles contre les Violences Basées sur le Genre (VBG).
- Des réflexions collectives ont été menées pour définir des actions communautaires concrètes de prévention.
- Des activités socio-culturelles, accompagnées d’un moment de collation, ont renforcé les liens et la solidarité au sein du camp.

TÉMOIGNAGES ET PLAIDOYER : LA PREUVE PAR L’IMPACT
L’émotion était palpable lorsqu’une participante a pris la parole pour remercier FADHRIS : « Nous disons merci à FADHRIS pour cette initiative et pour l’aide humanitaire, comme la clinique mobile qui revient toujours ici à Jean-Marie César », avant de scander un « À bas la violence ! », repris en chœur par l’assemblée.
La psychologue Wesphalie Claire Voyant, membre de l’association, s’est dite optimiste : « Les débats ont été riches, notamment sur la cybercriminalité. La communauté a pris conscience des différentes formes de violence et nous a félicités, en demandant davantage d’activités de ce genre. » Elle a insisté sur un point crucial : « La lutte contre les VBG ne doit pas être que l’affaire de FADHRIS ou des psychologues. C’est le combat de toute la communauté. Nous devons tous mettre la main à la pâte pour dire ‘non’ à la violence faite aux femmes et aux filles. »

UNE COMMUNAUTÉ UNIE POUR UN AVENIR NUMÉRIQUE PLUS SÛR
En s’attaquant de front au fléau de la violence numérique, FADHRIS confirme son rôle de pionnier et son ancrage au sein des populations les plus vulnérables. Cette campagne dépasse la simple succession d’événements : elle éclaire une réalité méconnue et constitue un investissement dans la construction d’un bouclier communautaire contre toutes les formes de violence. Par l’action, l’association démontre que protection et autonomisation des femmes sont des piliers essentiels de toute reconstruction durable.
Fritz Gerald Hussein VALME



