
Lors d’un symposium consacré à la crise sécuritaire en Haïti, organisé au siège de l’Organisation des États américains (OEA), le ministre haïtien de la Justice et de la Sécurité publique, Me.Patrick Pélissier, a présenté les mesures prises par les autorités pour rétablir l’ordre dans le pays, tout en reconnaissant les défis persistants.
Devant un auditoire composé de diplomates et d’experts réunis dans la Salle des Amériques, le ministre a mis en avant les opérations menées par la Police nationale d’Haïti (PNH) contre les groupes armés, ainsi que les efforts engagés pour renforcer les institutions judiciaires. Parmi les avancées notables figure la relance progressive des assises criminelles, interrompues depuis près de cinq ans.
VERS UN CLIMAT PROPICE AUX ÉLECTIONS ?
« La sécurité n’est pas encore pleinement rétablie, mais des efforts sont déployés pour instaurer un climat d’apaisement favorable à l’organisation des prochaines élections », a déclaré Patrick Pélissier. Tout en reconnaissant les obstacles, il a réaffirmé la volonté du gouvernement d’engager le pays sur la voie de la stabilité politique.
Mais l’optimisme des autorités est loin d’être partagé par l’opposition. Plusieurs figures politiques mettent en doute la faisabilité d’un scrutin dans un contexte de violence généralisée et de dysfonctionnement institutionnel. Certains appellent même à une transition dirigée par la Cour de cassation, estimant que le pouvoir actuel a perdu toute légitimité.
DES PROGRÈS ENCORE FRAGILES
Si le ministre a dressé la liste des actions entreprises pour sécuriser le territoire, il a aussi reconnu que le rétablissement durable de l’ordre public reste un défi de taille. Les gangs armés continuent de contrôler des zones stratégiques, tandis que la population demeure exposée aux enlèvements et aux affrontements violents.
Cette rencontre à l’OEA a toutefois permis de replacer la crise haïtienne sur la scène internationale. Reste à savoir si les déclarations d’intention pourront se traduire en actions concrètes, alors que le chemin vers des élections crédibles reste semé d’embûches.
Fritz Gerald Hussein VALME