Le ministre israélien de la Défense accuse le groupe pro-iranien de violer le cessez-le-feu en reconstituant ses forces.

Au moins douze personnes ont été tuées ce mardi dans l’est du Liban lors de frappes aériennes israéliennes, selon l’agence de presse officielle libanaise (ANI). Cette offensive marque une escalade significative qui menace la trêve fragile conclue en novembre 2024 entre Israël et le Hezbollah.
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a présenté les frappes comme « un message clair » adressé au groupe chiite, qu’il accuse de réarmer ses forces en violation des termes du cessez-le-feu.

UN CAMP DE DÉPLACÉS SYRIENS PARMI LES CIBLES

Les frappes ont principalement visé la vallée de la Bekaa, une région stratégique à l’est du Liban, bien au-delà des zones habituelles de conflit au sud.
L’un des bombardements a touché un camp de déplacés syriens dans la région de Wadi Fara, provoquant la mort de sept Syriens et blessant huit autres, selon l’ANI.

De son côté, l’armée israélienne affirme avoir ciblé des installations militaires du Hezbollah, notamment des infrastructures de la force Radwan, l’unité d’élite du mouvement.

« Ces complexes servaient à entraîner des terroristes et à planifier des attaques contre Israël », a précisé l’armée israélienne Tsahal dans un communiqué officiel.

ACCORD DE TRÊVE REMIS EN CAUSE

Le cessez-le-feu signé en novembre 2024 prévoyait notamment le retrait des forces du Hezbollah au nord du fleuve Litani, à au moins 30 km de la frontière israélienne.
Mais selon Israël, le mouvement soutenu par l’Iran chercherait à reconstituer clandestinement ses capacités militaires dans le sud du pays.

« Nous frapperons tous les terroristes et neutraliserons toute menace contre nos citoyens », a déclaré Israël Katz, ajoutant qu’Israël répondrait avec « une force maximale » en cas de nouvelle provocation.
Le gouvernement libanais, selon lui, porte une part de responsabilité, étant chargé de faire respecter les termes de l’accord.

LE SUD-LIBAN TOUJOURS SOUS TENSION

Malgré la trêve, les frappes israéliennes se poursuivent régulièrement dans le Sud du Liban, où l’armée israélienne maintient encore cinq positions stratégiques, bien qu’un retrait total ait été prévu.

Le Hezbollah, affaibli par plusieurs mois de combats, semble chercher à se réorganiser discrètement, selon les renseignements israéliens.
Quant aux autorités libanaises, elles apparaissent dépassées, incapables de freiner l’engrenage d’une nouvelle escalade militaire.

CRAINTE D’UN EMBRASEMENT RÉGIONAL

La communauté internationale observe avec inquiétude cette montée des tensions, redoutant une reprise à grande échelle du conflit.
Jusqu’à présent, ni l’ONU ni les grandes puissances n’ont officiellement réagi, laissant craindre un vide diplomatique propice à une reprise des hostilités.

DEUX RÉCITS OPPOSÉS

Alors que Beyrouth dénonce une « violation de la souveraineté libanaise », Tel-Aviv invoque la légitime défense face à un ennemi jugé menaçant.
Dans un contexte explosif, chaque frappe, chaque riposte, pourrait faire basculer la région dans un nouveau cycle de guerre.

Fritz Gerald Hussein VALME