Les Assises départementales sur la participation politique des femmes et les violences électorales, organisées par le MCFDF, lancent une dynamique nationale en prélude aux États généraux des Cayes.
Port-au-Prince, 4 décembre 2025 – Dans un contexte de refondation démocratique, le Ministère à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes (MCFDF) a donné, ce jeudi à l’Hôtel Montana, un signal fort en faveur de l’inclusion politique. Sous le thème mobilisateur « Pa gen demokrasi ni eleksyon san fanm : zewo vyolans ! », les Assises départementales Ouest 1 ont réuni un large éventail d’acteurs nationaux et internationaux autour d’un objectif central : renforcer la participation des femmes et éliminer les violences qui les excluent de la vie publique.
Organisé avec une grande maîtrise par le MCFDF, l’événement a rassemblé des personnalités majeures, dont Mme. Pedrica Saint Jean, ministre à la Condition féminine, Marie Goretti Ndwayo, représentante d’ONU Femmes, Joseph André Gracien Jean, ministre délégué aux questions électorales, ainsi que des conseillères électorales, des cadres de l’administration publique, des organisations féministes et de la société civile.

UNE FEUILLE DE ROUTE AMBITIEUSE PORTÉE PAR LE MCFDF
Dans une intervention remarquée, la ministre Pedrica Saint Jean a rappelé que le pays traverse « une période charnière », marquée par la nécessité de restaurer la stabilité et la confiance citoyenne. « Cette refondation démocratique ne peut se faire sans les femmes », a-t-elle insisté, reprenant le principe central : « Pa gen demokrasi san fanm. »
Elle a détaillé la méthodologie des assises : diagnostic local, documentation des violences électorales, recueil des expériences de terrain et co-construction de solutions adaptées. La ministre a cité les principaux obstacles : intimidations, menaces, violences physiques et numériques, marginalisation au sein des partis politiques. Forte de son mandat, elle a réaffirmé la volonté du MCFDF de faire appliquer l’article 17.1 de la Constitution, garantissant un quota minimal de 30 % de femmes dans les instances décisionnelles.
UN CONSENSUS NATIONAL ET INTERNATIONAL POUR L’AUTONOMISATION POLITIQUE
Les partenaires ont unanimement salué cette initiative.
• Marie Goretti Ndwayo (ONU Femmes) a rendu hommage à la résilience des Haïtiennes.
• Joseph André Gracien Jean a insisté sur la nécessité d’un espace électoral sécurisé pour permettre aux femmes de concourir équitablement.
• La conseillère électorale Yves Marie Édouard a rappelé l’urgence d’accroître la présence féminine dans tous les niveaux de décision.

Un panel de haut niveau animé par des expertes du MCFDF et leurs partenaires a enrichi les débats. Marie Carline Laurenceau, directrice du BCLVFF, a présenté les mécanismes de suivi des violences. Viona Guerrier, directrice de la DPAG, a analysé les liens entre genre et violence politique. Des ateliers participatifs ont ensuite permis d’élaborer des recommandations concrètes en lien avec les réalités du terrain.
UNE DYNAMIQUE NATIONALE EN MARCHE VERS LES ÉTATS GÉNÉRAUX
L’Assise s’est conclue par la lecture et la signature solennelle d’un Acte de Déclaration et d’Engagement, par la ministre Saint Jean. « Chaque mot prononcé, chaque idée partagée, chaque engagement consigné ici doit être porté comme une pierre à l’édifice national », a-t-elle déclaré, appelant à une mobilisation continue.
Cette rencontre de Port-au-Prince s’inscrit comme le premier jalon d’une vaste campagne nationale. Le MCFDF poursuit désormais le tour des neuf autres départements, en route vers les États généraux sur la participation politique des femmes et les violences électorales, prévus du 12 au 14 décembre aux Cayes.
Avec cette initiative, le MCFDF affirme une orientation claire : placer l’égalité de genre au cœur du projet démocratique haïtien.
Fritz Gerald Hussein VALME



