Parmi les 109 personnes expulsées, le célèbre animateur, accusé de fraude migratoire, alimente la controverse

Cap-Haïtien, 16 juillet 2025 – Un vol de rapatriement en provenance des États-Unis a atterri ce mercredi à l’aéroport international du Cap-Haïtien, avec à son bord 109 ressortissants haïtiens expulsés dans le cadre de la politique migratoire américaine. Parmi eux, Hervé Laplante, alias Laplanta, figure médiatique très suivie sur TikTok, dont l’affaire a récemment fait grand bruit.

FRAUDE MIGRATOIRE : LES DESSOUS DE L’AFFAIRE LAPLANTA

D’après le Miami Herald, Hervé Laplante, animateur et influenceur populaire auprès de la jeunesse haïtienne, a été arrêté en juin dernier par les services américains de l’immigration (ICE) à Jacksonville, en Floride. Il est accusé d’avoir fraudé pour obtenir un statut légal, notamment en entretenant deux mariages simultanés, en violation flagrante des lois sur l’immigration.

Reconnu coupable de fausse déclaration et bigamie, il a été définitivement expulsé sur décision judiciaire rendue le 18 octobre 2024. Sa notoriété a immédiatement transformé son cas en sujet de controverse, tant en Haïti que dans la diaspora haïtienne aux États-Unis.

UN VOL DE RAPATRIEMENT SOUS TENSION

Affrété par les États-Unis, l’avion transportait également des femmes, des personnes condamnées pour des infractions commises sur le sol américain, ainsi que des migrants en situation irrégulière. À leur arrivée, ils ont été pris en charge par l’Office national de la migration (ONM), avec l’appui de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et d’autres partenaires locaux.

UNE EXPULSION SYMBOLIQUE D’UN MALAISE PLUS LARGE

Le retour forcé de Laplanta illustre la fragilité des parcours migratoires empruntés par de nombreux Haïtiens, souvent poussés à l’exil par la misère et l’insécurité. Cette affaire remet en lumière la rigueur accrue des politiques migratoires américaines et leurs conséquences sociales en Haïti, où l’État peine à offrir des perspectives de stabilité ou de réinsertion.

Alors que les vols de rapatriement se multiplient, les autorités haïtiennes semblent débordées, incapables de répondre aux besoins immédiats des expulsés comme aux tensions qu’ils ravivent dans les communautés locales.

Fritz Gerald Hussein VALME