
Marchand Dessalines et Petite-Rivière attaquées simultanément, des centaines de familles en fuite face à la terreur des gangs.
Marchand, 17 juillet 2025 – L’Artibonite a connu une nouvelle journée de terreur ce jeudi matin. Deux attaques quAboutasi coordonnées, menées par des groupes armés à Marchand Dessalines et à Petite-Rivière-de-l’Artibonite, ont plongé la région dans le chaos. Trois policiers sont portés disparus, et des centaines d’habitants ont fui leurs foyers dans un climat de panique.
LE COMMISSARIAT DE MARCHAND DESSALINES INCENDIÉ, TROIS AGENTS INTROUVABLES
Aux premières heures du jour, des hommes lourdement armés, identifiés comme membres du gang Kokorat San Ras, ont lancé un assaut éclair contre le commissariat de Marchand Dessalines. Selon des témoins, l’attaque n’a rencontré aucune résistance organisée. Les assaillants ont rapidement investi les lieux avant de mettre le feu au bâtiment.
Trois policiers présents au moment de l’attaque sont portés disparus, sans qu’aucune information officielle n’ait été communiquée sur leur sort. La piste d’un enlèvement est évoquée.
« Ils sont venus en force, armés jusqu’aux dents. On n’a rien pu faire », raconte un habitant, visiblement bouleversé.
PETITE-RIVIÈRE : NOUVELLE INCURSION MEURTRIÈRE À JEAN DENIS
Au même moment, à quelques kilomètres de là, le gang Gran Grif a fait irruption dans le quartier Jean Denis, à Petite-Rivière-de-l’Artibonite. Pillages, incendies et violences ont poussé des dizaines de familles à fuir précipitamment. Le quartier, traumatisé, est désormais quasi désert.
« Ils ont tout pris, tout brûlé. On a couru avec les enfants sans savoir où aller », confie une mère de famille réfugiée dans une commune voisine.
DES FRAPPES COORDONNÉES POUR DÉSTABILISER LA RÉGION ?
Le fait que les deux attaques aient été menées presque au même moment laisse craindre une stratégie concertée entre groupes armés visant à étendre leur emprise dans la vallée de l’Artibonite.
Les habitants, livrés à eux-mêmes, dénoncent l’absence persistante de l’État face à une violence devenue quotidienne. Des ONG locales alertent sur l’urgence humanitaire, alors que les déplacements de population s’intensifient.
Une question demeure : jusqu’où iront ces groupes armés, dans un pays où l’autorité de l’État se désintègre chaque jour davantage ?
À suivre…
Fritz Gerald Hussein VALME